Les Nouvelles du séjour adapté (juin-juil. 2021)

Aveugles Fondation La Cause

Du 29 juin au 6 juillet a eu lieu, à Grasse, le séjour-retraite annuel du Département Handicap Visuel avec pour thème : « Prendre soin de la Création ».
Pour prendre connaissance de nos activités, vous pouvez consulter ou télécharger la gazette ci-jointe, « Grasse 2021 » (cliquez ici).
(tous les textes et photos de Dominique Pauvret sauf la photo du quatuor magenta page 2)

Des temps d’écoute, de questionnement et d’échanges en plein air


Études bibliques sous la pergola des Cèdres – « Prendre soin de la création »

Matthieu Arnera et Marie-Élisabeth Picard

Il suffit d’ouvrir les journaux ou d’allumer la télévision pour que le thème de la protection de l’environnement s’impose à nous. Faute de changer nos comportements, nous sommes, selon ces nouveaux prophètes, voués à la disparition en raison de nos péchés écologiques.

Anne Baudière-Divorne

Être chrétien serait même une circonstance aggravante puisqu’en Genèse 1, 28, l’homme reçoit la mission de « dominer la Terre ».

Eu égard au temps dont nous disposions, nous n’avons qu’effleuré notre thème de séjour mais la question est, sans doute, mieux posée, grâce à nos intervenants :
– Le pasteur Christian Barbery qui nous a guidé dans la Genèse,
– Marie-Élisabeth Picard qui a exposé de façon claire et synthétique, l’encyclique Laudato Si et le pasteur Matthieu Arnera qui a présenté les travaux du synode national de l’Eglise Protestante Unie de France,
– Anne Baudière-Divorne qui a témoigné d’une expérience « Église Verte » en Ardèche.

Une fois encore, merci à eux, pour leur disponibilité, leur écoute et leur générosité face à un public très réactif  !

À l’écoute de la Bible, dans la paix du soir


Méditations au jardin

Des méditations inspirées du canevas des « lectio divina » ont été proposées tous les soirs, à l’ombre fraîche de la pergola.

Le pasteur Christian Barbery avait accepté de conduire la première, consacrée à Romains 8, 18-23. Après une première lecture du texte, dans le silence et l’attention, un deuxième temps de lecture nous a permis de partager ce que ce texte nous évoquait, puis le pasteur nous a offert une très belle méditation. La soirée s’est terminée par une prière qui invitait chacun des participants à prolonger son dialogue personnel avec le Créateur.

Marie-Claude, Delphine et Paule, très concentrées

Les méditations suivantes ont été conduites par Anne Baudière-Divorne en duo avec le pasteur Matthieu Arnera, sur Ésaïe 11, 1-16, par Marie-Claude Cressant et Brigitte Paul sur Genèse 9, 8-13 et par Anne-Marie Pers et Boris Cretegny sur Lévitique 25, 1-7.

Merci à tous ceux qui, en nous rendant attentifs à la Parole lors de ces soirées, nous ont permis d’en retrouver la fraîcheur, la puissance et le questionnement.


Culte à la chapelle Victoria

Brigitte et Marie-Claude : lecture biblique

Un grand merci à la paroisse de Grasse de l’Église Protestante Unie de France qui nous a accueillis si fraternellement.

Le culte qui nous a rassemblés en ce dimanche a été, bien sûr, un moment fort de notre semaine.

Merci à Pierre Bernhard pour sa prédication, parfaitement inscrite dans le thème de notre séjour.

Merci à Jean-Marc et Pierrette Pellegrini (et mention spéciale pour ce nectar qu’est leur vin de citron !), à Christiane Larsonneur et à Tony Rasamoelina pour leur accueil et leur souci du bien-être de chacun.

Merci à Chantal Roemer, Présidente des amis de la Chapelle Victoria, pour le magnifique concert : un pur moment de musique, particulièrement apprécié par tous les mélomanes de notre groupe.

Delphine au violon

Et bien sûr, toute notre reconnaissance au pasteur Christian Barbery qui, dès le mois d’octobre 2019, nous a soutenus et aidés pendant la préparation du séjour.

Sans vous, ce séjour n’aurait pas été le même !

L’équipe du temple de Grasse
   
Bravo au Quatuor Magenta et toutes nos excuses à l’altiste, invisible sur la photo !


Bible et parfums

Philippe Collet et les parfums sacrés de la Bible

À Grasse, tous les chemins mènent aux parfums. Y compris lorsqu’on lit la Bible, avec l’œil du professionnel comme l’a fait Philippe Collet, diacre et parfumeur.

C’est donc à une redécouverte de l’Écriture que nous avons été conviés, lors de la conférence donnée par Philippe.

De la fumée des holocaustes à la recette d’un parfum sacré à brûler sur l’autel et composé, selon les traductions, de styrax, ambre, galbanum, encens pur, en parties égales, les livres de l’Ancien Testament témoignent d’un univers caractérisé par l’usage des odeurs telles qu’on pouvait les trouver dans ces sociétés méditerranéennes. Des parfums pour manifester la présence de Dieu ou pour l’adorer, l’honorer ou le prier : les bonnes odeurs sont partout.

Salle Harjès pendant la conférence

Le Nouveau Testament apporte une note supplémentaire : le parfum y est très présent, sous la forme du nard d’un grand prix, qu’une femme verse sur la tête de Jésus (Marc 14,3), ce qui déclenche les critiques sévères des disciples. Mais aussi sous la plume de l’apôtre Paul qui en fait, métaphoriquement, un usage régulier : d’abord en comparant le Christ à une offrande et un sacrifice dont l’agréable odeur plaît à Dieu, mais aussi en nous enjoignant à devenir nous-même, ce parfum du Christ à l’odeur agréable…

Ce bref résumé ne rend pas compte de la riche symbolique du parfum dans la Bible, telle que l’a dévoilée, en ce dimanche après-midi, Philippe Collet. Grâce à lui, nous relirons ces textes avec des sens plus aiguisés…


Atelier de création de parfum dans le jardin du MIP

Nous avons rejoint en début de matinée Corinne Marie-Tosello aux jardins du Musée International de la Parfumerie, pour un atelier de création de parfum. Le principe de cet atelier est attrayant : les participants composent leur propre formule en associant les bases mises à leur disposition par Corinne, soit figuier vert, jasmin-gardénia, fleur d’oranger-freesia, lys de la madone, cyprès et pins, cèdre-santal et baumes sacrés. Le choix de ces bases s’est fait en concertation avec Philippe Collet, avec le souhait de donner un prolongement à la conférence sur les parfums dans la Bible.

Nous voici donc convertis en apprentis « nez », un nez étant un créateur de parfum, pour essayer, avec l’aide de Corinne, de mettre au point une formule qui évoque cet univers tout en respectant la pyramide olfactive avec ses notes de tête, de cœur et de fond. L’exercice n’est pas si facile et chacun a obtenu des résultats différents, en fonction de sa sensibilité aux différents composants.

Le cadre très agréable des jardins du Musée International de la Parfumerie que nous avons visités avec Gilles, le jardinier, la bienveillance de Corinne qui, en professionnelle, a évalué très sérieusement nos compositions : voilà une bonne formule pour clôturer un séjour dédié à la Création.

Jean et Marie-Noëlle, deux nouveaux « nez »
Gisèle, très « pro »


Marc Chagall : le musée du message biblique

Chagall au bout des doigts

Le Musée National du Message Biblique abrite la série de dix-sept toiles illustrant le message biblique, peintes par Chagall et offertes à l’État français en 1966. Cette série illustre la Genèse, l’Exode et le Cantique des Cantiques. La médiatrice culturelle, Justyna Ptak, avait particulièrement bien préparé notre visite en mettant à notre disposition des planches thermo-gonflées reprenant les éléments principaux de quelques tableaux : le Cantique des Cantiques et la Création de l’Homme.

Les participants mal ou non-voyants de notre groupe ont été très sollicités par l’équipe du Musée pour évaluer la qualité de ces supports et les faire évoluer, avec l’objectif de mieux accueillir les visiteurs déficients visuels.

Les deux guides nous ont aidés à décrypter les tableaux de Chagall qui mêlent références bibliques, éléments autobiographiques et bestiaire symbolique. La représentation des animaux ou de chimères associant animaux et êtres humains, traduit pour le peintre, le désir d’harmonie entre les hommes et la nature créés par Dieu. Un joli clin d’œil, compte-tenu du thème du séjour.


Une journée à l’Abbaye de Lérins

Pique-nique sur une branche !

De Cannes, il ne faut qu’une demi-heure de bateau pour rejoindre l’île Saint-Honorat et l’Abbaye de Lérins. L’île couvre moins d’un demi km² et perpétue depuis 16 siècles une tradition monastique. Une communauté de moines cisterciens est installée depuis 1869 et y a développé la viticulture. Actuellement, le vignoble de 8 ha produit 12 000 bouteilles de liqueur et 35 000 bouteilles d’un vin d’exception vendu à de nombreux restaurants français étoilés, à l’Hôtel Matignon, au Palais de l’Élysée, à l’Assemblée nationale, mais aussi exporté en Europe et aux États-Unis.

Par définition, une île est un écosystème fragile et lors de notre rencontre avec Frère Marie, nous avons abordé la question de la démarche de développement durable mise en œuvre par la communauté pour sauvegarder son environnement. Cette réflexion, théologique et pratique, a conduit, par exemple, à réduire la fréquentation des lieux, à rééquilibrer temps de travail et temps de prière et à s’engager pastoralement auprès des visiteurs et des touristes.

Un bel exemple d’écologie intégrale, pour reprendre les termes de l’encyclique Laudato si.


Balade botanique avec l’Association botanique et mycologique de la Siagne

Des graines sauteuses au creux des mains

Rendez-vous avec Jean Bossu et Nadine Castel, deux botanistes distingués, pour une balade savante et joyeuse dans la garrigue grassoise. Le long de ce modeste chemin croissent graminées, chênes verts ou pédonculés, térébinthes, souvent cités dans la Bible, salsepareilles et tamiers communs que les Tarnais du groupe, Jacques et Michèle Meau, apprécient en omelette sous le nom de « respounchous ».

Nous apprenons à différencier la garrigue du maquis, les pois de senteur des gesses, nous froissons des feuilles pour que s’en exhale le parfum, nous humidifions des graines qui « bougent » dans le creux de nos mains. C’est une première initiation, en toute simplicité, avec la flore de la Côte d’Azur, dont nous sommes, pour la plupart, peu familiers. Merci à nos deux guides, Jean et Nadine !

MERCI À TOUS ET À L’ANNÉE PROCHAINE !

Merci également à Audrey et Thierry Bortolini du Domaine de l’Olivine pour leur accueil chaleureux